Tout un retour dans le temps pendant la dernière émission de Tout le Monde en Parle pour moi! À un moment où je ne m’en attendais pas du tout! Non, ce n’est pas la présence de monsieur Aldo Bensadoun, propriétaire de l’entreprise Aldo chaussures, présente partout dans le monde. Bien que son discours fût bien inspirant, c’est la famille Daraîche et ses souvenirs de carrière country qui ont ramené ce moment à ma mémoire.
Ma mère avait une entreprise de production d’objets promotionnels. J’avais autour de 10 ans quand elle a démarré ça. Mon premier contact avec l’entrepreneuriat me vient donc de ma mère. Que vient faire Willie Lamothe là-dedans?
J’avais la chance d’avoir une maman qui voulait nous impliquer dans ce qu’elle faisait et il arrivait qu’elle nous donnait du travail à faire pour son entreprise. On était jeune, mais ça nous donnait l’occasion de gagner quelques sous.
Mais tout ça était fait dans les règles de l’art d’une vie d’enfant: l’école, les loisirs, les amis et après, s’il reste du temps, un peu de travail. Sauf pour Willie Lamothe.
Je n’ai aucune idée du pourquoi ma mère était en retard pour la livraison de sa commande et ce n’est pas important. Toujours est-il que ma mère devait livrer, je crois, 10 000 macarons autocollants avec le visage de Willie Lamothe pour le lendemain matin. Le tout devait être livré en sacs de 100 macarons, bien empilés.
Tout était arrivé en feuilles ou en vrac, je ne sais plus trop, à la fin de la journée. Il fallait préparer les sacs. Je ne sais pas comment ma mère nous a fait comprendre qu’elle avait besoin d’aide pour cette commande. Mais j’imagine que mon frère et moi, on a compris. Je nous vois encore installés dans le salon à compter les macarons, assis par terre, pendant une bonne partie de la nuit. On est allés se coucher vers 3 h du matin. Ma mère n’a pas dormi.
C’est spécial que ce souvenir me revienne en mémoire aujourd’hui.
Qu’est-ce que j’en retiens? Probablement que le message qui a passé ce soir là, s’est ancré en moi plus profondément que je ne le croyais.
Je me souviens d’avoir eu le sentiment de faire quelque chose de spécial. Ce que je faisais faisait une différence, ne serait-ce que pour ma mère. Ça comptait.
Je me souviens de l’équipe qu’on formait, mon frère, ma mère et moi. Sans ces 3 personnes, la commande n’aurait pas été livrée à temps.
Probablement que j’étais trop jeune pour comprendre tout ce qu’impliquait une entreprise. Mais j’ai l’impression que ce soir là, j’ai dû grandir.
Aujourd’hui, je sais qu’une entreprise c’est beaucoup de sacrifices mais beaucoup de fierté, beaucoup d’angoisse, mais beaucoup de liberté. Beaucoup de travail, mais un sentiment d’accomplissement et de contentement qui vient compenser tous les aspects plus difficiles.
En tant que mère de famille, je me demande souvent si les enfants ne pensent pas que nous travaillons trop (tout en sachant fort bien que tous les enfants pensent que leurs parents travaillent trop!), je me demande si je ne devrais pas ralentir un peu pour leur donner l’image d’une vie plus équilibrée… au nom de quoi? Des conventions? Probablement! Tant que je me sens accomplie et que je suis une maman souriante, ça dit tout. 🙂