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“On a de la suite dans les idées”, c’est une chronique radio diffusée tous les lundis à 11h30 sur les ondes d’Horizon FM. Avec Caroline Lavertu, je discute de la communication et de son impact dans nos vies, que ce soit du côté professionnelle ou sociale. Bonne écoute!

 

Chronique précédente: Comment répondre à un commentaire négatif

Voici la vidéo dont il est question dans la chronique: Votre langage corporel façonne qui vous êtes, une conférence TED avec la chercheure Amy Cuddy (sous-titré en français)

Vous préférez lire la chronique?

CAROLINE

Chacun de nous souhaite à un moment ou un autre, influencer quelqu’un, mais ce n’est pas toujours facile!

C’est ce dont on discute cette semaine avec Cindy Rivard, stratège, conseillère et formatrice chez Oyez Communications, pour la chronique « On a de la suite dans les idées! », une chronique sur la communication et son impact sur nos réussites, qu’elles soient professionnelles ou sociales.

Bonjour Cindy (…)

Qu’est-ce qui va avoir un impact sur l’autre quand je communique?

CINDY

TOUT en fait! Tout a un impact! Il suffit de mal choisir son moment pour communiquer un message et, même si l’on avait toutes les meilleures techniques au monde, on pourrait vivre sans doute un échec de communication!

Il y a une citation d’Henry Ford que j’aime beaucoup. Il dit que « le secret du succès s’il existe, c’est la faculté de se mettre à la place de l’autre et de considérer les choses de son point de vue autant que du nôtre. »

Il dit que c’est le secret du succès, j’ajouterais que c’est le secret d’une bonne communication, qui elle va nous mener au succès!

CAROLINE

La capacité de se mettre à la place de l’autre, c’est la définition de l’empathie, ça!

CINDY

Tout à fait! Et pour faire preuve d’empathie, il faut d’abord et avant tout écouter. C’est l’un des 3 pouvoirs que nous avons pour influencer les gens autour de nous.

Le 2e pouvoir, c’est celui du langage non verbal. Être conscient du nôtre autant que celui des autres.

Finalement, le 3e pouvoir, c’est celui des mots. Bien les choisir fait toute la différence!

CAROLINE

Bon, bien commençons par le premier pouvoir : l’écoute.

CINDY

Ça semble simple aux premiers abords, mais la véritable écoute demande un engagement de notre part.

D’abord, arrêter de faire ce que l’on fait et regarder la personne qui nous parle. C’est pour ça que je disais que ça semblait simple, mais combien de fois est-ce qu’on continue ce qu’on fait en jetant un œil distrait sur la personne qui nous parle et en lui répondant machinalement? Ça nous arrive tous!

Pour s’en aller vers l’empathie, être capable de prendre conscience qu’on n’est pas disposé à écouter convenablement au moment où la personne vient nous parler est un premier pas.

CAROLINE

À ce moment-là, on lui dit?

CINDY

Oui, exactement. Soit l’on décide de l’écouter pour vrai ou, si vraiment on sait que ce qu’on fait va nous trotter dans la tête et que même si l’on s’arrête et qu’on la regarde, nos pensées vont être ailleurs, on lui dit tout simplement; « Je dois terminer ce que je fais, je suis à toi dans 5 minutes. »

CAROLINE

Et à l’inverse, on peut facilement remarquer si une personne nous écoute ou non. Ça peut être très frustrant de ne pas se sentir écouté!

CINDY

Oui, on peut le remarquer facilement et là tu entres dans le 2e pouvoir, qui est celui du langage non verbal. Si je veux influencer quelqu’un, c’est super important que je choisisse le bon moment. Si je persiste à passer mon message, alors que l’autre n’est pas réceptif, je n’aurai AUCUNE influence.

CAROLINE

À quoi est-ce qu’on remarque qu’une personne écoute?

CINDY

Tu fais bien de poser la question parce que bien que ce soit assez facile à remarquer, bien des gens ne le voient pas parce qu’ils sont trop concentrés sur ce qu’ils ont à dire. Ça peut être parce qu’ils sont nerveux, excités ou en colère. Quand on a une émotion qui accompagne notre message, elle peut prendre trop de place et l’écoute en prend pour son rhume!

Une personne qui nous écoute va non seulement nous regarder, mais elle peut se pencher vers l’avant légèrement, comme si elle voulait se rapprocher de nous. Elle hochera la tête pour appuyer ce qu’on dit, pourrait sourire, ou froncer les sourcils, tout dépend de ce qu’on lui apporte comme message, mais elle va réagir d’une façon ou d’une autre. Si elle nous regarde, mais ne réagit pas, ses pensées sont ailleurs.

CAROLINE

Je comprends que l’écoute et le langage non verbal sont étroitement reliés.

CINDY

Oui, on n’écoute pas juste avec nos oreilles, mais avec nos yeux aussi. Alors, il ne faut pas oublier que l’autre écoute aussi avec ses yeux. Qu’est-ce que dit notre propre langage non verbal?

CAROLINE

Il faut que j’en sois conscient aussi!

CINDY

Tout à fait! Et si on veut influencer l’autre, la principale chose à faire c’est de faire preuve d’ouverture. Attention aux bras croisés quand l’autre répond à notre demande. Un mouvement de recul peut aussi en dire long sur ce qu’on pense. Essayer de rester neutre lorsque ce que l’autre nous répond nous contrarie ou, encore mieux, adopter une posture positive en s’approchant vers l’avant pour répondre avec une solution.

CAROLINE

Mais tout ça se passe très vite! Le langage non verbal est souvent inconscient.

CINDY

Tu as bien raison, mais en devenir conscient et adopter des postures qui vont appuyer ce qu’on veut passer comme message, ça fait partie de la bonne communication.

D’ailleurs, il y a une excellente vidéo qui résume l’effet de la communication non verbale. C’est la chercheure Amy Cuddy qui l’explique d’une façon tout à fait remarquable. Ses recherches prouvent même que notre langage corporel façonne qui nous sommes. Je vais mettre le lien sous la chronique sur mon site Web, mais si les gens cherchent Amy Cuddy et conférence TED sur Google, elle va sortir tout de suite dans les résultats.

CAROLINE

Il nous reste maintenant à parler du 3e pouvoir qui est celui des mots.

CINDY

Il est très important en effet. Quand on est en présence d’une personne, notre langage non verbal sera plus fort que les mots qu’on choisit. C’est pourquoi il faut en être conscient. Si ce qu’on dit avec la voix ne reflète pas ce qu’on dit avec notre corps, nous ne serons pas cohérents ni crédibles.

CAROLINE

Mais parfois on peut être au téléphone ou, comme nous, à la radio.

CINDY

Oui, et les mots vont ici prendre toute leur importance. Par contre, notre langage non verbal aura un effet sur notre attitude. C’est pourquoi on dit que le langage non verbal façonne qui nous sommes. Avant de faire un téléphone qui nous stresse, adopter une posture de confiance et d’ouverture, c’est important. Sourire aussi, même au téléphone! Tout ça va se refléter dans le ton de notre voix et dans notre énergie.

Et parfois, la vie nous réserve des surprises! C’est une petite anecdote personnelle, mais j’ai récemment eu dans mes formations des personnes malvoyantes. Je n’ai personne dans mon entourage qui est non voyant et donc, je ne suis pas nécessairement habituée de communiquer autrement, mais ça fait longtemps que j’ai adopté le réflexe de me mettre à la place de l’autre. Quand je me suis rendu compte que j’avais une personne malvoyante dans ma formation, je me suis tout de suite demandé comment j’allais m’adapter pour qu’elle y trouve son compte elle aussi et qu’elle ne se sente pas lésée parce qu’elle n’avait pas accès au support visuel à l’écran.

CAROLINE

Ça résume très bien la citation d’Henry Ford dont on parlait au début de la chronique : le secret du succès s’il existe, c’est la faculté de se mettre à la place de l’autre et de considérer les choses de son point de vue autant que du nôtre.

CINDY

Oui, et c’est en se mettant à la place de l’autre qu’on va choisir ses mots! Juste avant d’en parler, j’ai une question pour toi Caroline.

CAROLINE

Oui

CINDY

Si tu communiques avec quelqu’un par téléphone, comment savoir si le moment est bien choisi pour lui parler?CAROLINE

Hum… En lui demandant, je suppose?

CINDY

Tout à fait. Poser la question « est-ce que le moment est bien choisi pour te parler? » est la meilleure stratégie à adopter. Habituellement, les gens sont sincères et le disent si c’est un bon moment ou non. S’ils répondent, je dois quitter dans 2 minutes, reporter l’appel et prendre un rendez-vous téléphonique est préférable. Si la personne vous dit oui, mais qu’après quelques minutes, on sent qu’elle fait autre chose en même temps, on change de stratégie. C’est à nous aussi de travailler à ce que les conditions d’une bonne communication soient réunies.

CAROLINE

Et quels sont les mots qu’on choisit avec notre interlocuteur pour l’influencer?

CINDY

J’aime bien travailler avec les styles de communication des gens pour choisir mes mots. Il y a quatre grands styles de communication chez les gens : certaines personnes sont plus analytiques, d’autres sont plus logiques, il y a les émotifs et les créatifs.

De mon côté, je suis une émotive. Comprendre mon propre profil et essayer de déceler celui des autres pour adopter une communication à laquelle ils vont se reconnaître, ça fait une réelle différence.

CAROLINE

Je sens que tu as plein de choses à dire à propos du 3e pouvoir de la communication d’influence!

CINDY

Oui, en effet! Je donne une formation de 6h juste sur ce sujet, alors je vais garder ça pour la prochaine chronique!

CAROLINE

Bien merci Cindy Rivard, stratège, conseillère et formatrice chez Oyez Communications. Tout ça est bien intéressant! Je vous invite à être des nôtres lundi prochain à 11h30 pour en apprendre plus sur ce fameux 3e pouvoir de la communication : le choix des mots.