Cette semaine, je vous invite à lire deux articles publiés récemment sur les blogues rezopointzero et 90 degrés. Le premier, un article de fond sur les médias sociaux, a été l’incitatif du deuxième article. Etienne Denis, blogueur sur 90 degrés, a écrit le billet «Médias Sociaux : exagération et idées fausses«. Son billet vient contredire presque en totalité ce que Michelle Sullivan a écrit dans l’article «Les médias sociaux : pas une tendance à suivre«. Ces articles ont engendré un débat d’idées fort instructif sur l’utilisation et la pertinence de ces outils pour les stratégies communicationnelles des entreprises. Prenez donc la peine de lire aussi les commentaires qui ont suivi.
Évidemment, mon utilisation personnelle des médias sociaux fait en sorte que je pense toujours à ces outils peu dispendieux en dollars (pas nécessairement en temps cependant) , lorsque je conseille de petites entreprises qui doivent jongler avec de petits budgets.
Cependant, il va de soi qu’il y a plusieurs facteurs à considérer avant de se lancer dans cette utilisation dans le but de promouvoir son entreprise. Et je dis bien dans le but de promouvoir son entreprise parce que, en tant qu’individu, je suis convaincue de la pertinence de l’utilisation de ces outils pour le réseautage, pour l’entraide, pour la recherche d’informations, pour briser l’isolement(exemple 1 et exemple 2), pour le recrutement, pour les occasions à saisir, etc. Si on applique le principe que chacun de nous est en soi un travailleur autonome (on travaille d’abord pour soi même si c’est un employeur qui nous paye puisqu’on se bâtit une carrière), tous ont beaucoup à gagner à utiliser ces réseaux. Bon et pour la promotion des produits et services d’une petite entreprise alors ? Voici quelques questions à considérer :
1- Quel est le marché visé ? Je viens d’une des régions où le taux d’utilisation d’internet est l’un des plus bas, où l’accès à internet haute vitesse n’est pas encore disponible partout, où beaucoup de petites entreprises s’adressent à un marché local. Avant d’adopter d’emblée ces outils, il faut évidemment se demander si nos clients ou nos compétiteurs utilisent ces outils. (Voir article : Marché local et médias sociaux)
2 – Est-ce le moyen le plus efficace? Vous avez déterminé que votre clientèle utilise ces outils, mais est-ce le meilleur moyen pour les rejoindre? Vous gérez une petite entreprise et vous êtes débordé. N’oubliez pas d’établir vos priorités, cibler votre segment de marché le plus payant et appliquer le principe de Pareto dans toutes vos actions. En marketing, le principe de Pareto veut que 80% de votre chiffre d’affaires vienne de 20% de vos clients. Est-ce que ce 20% de vos clients les plus payants peuvent être rejoints sur les médias sociaux?
3 – Aimez-vous écrire et échanger? J’ai rencontré dernièrement un client à qui je dois faire une proposition. Avec son type d’entreprise, il aurait tout à gagner à utiliser ces outils, mais il n’aime pas écrire et y éprouve aussi des difficultés… Cette personne se connaît et sait que la relation avec les gens n’est pas la chose dans laquelle elle a le plus de facilité. C’est une faiblesse quand on a une entreprise, mais si on sait s’entourer, on peut la surmonter. Donc, si vous voulez lancer votre entreprise sur les médias sociaux, sachez bien vous entourer si vous êtes de nature plutôt anti-sociale.
Évidemment, l’utilisation des médias sociaux doit tout de même être considérée dans une stratégie à long terme ne serait-ce que pour commencer à maîtriser ces façons de faire qui sont là pour durer. Les façons de communiquer changent, nous devons nous y adapter et, comme toujours, pour une stratégie gagnante il faut utiliser plusieurs outils de communication, qu’ils soient traditionnels ou virtuels, pour rejoindre un maximum de personnes et faire fonctionner l’effet répétitif d’un message.
Tu as raison, Cindy, il faut apprendre à marcher avant de courir. J’aime ton approche, centrée sur les besoins et capacités de l’utilisateur/client.
Bon billet !
Merci d’avoir si mon article!
Vous dites «peu dispendieux en dollars (pas nécessairement en temps cependant)». Vous faites bien de souligner que l’investissement en temps peut devenir considérable. Mais est-ce le meilleur endroit où investir le temps des employés?
En d’autres termes, vaut-il mieux faire du service à la clientèle sur Twitter ou investir les énergies dans la formation des employés pour qu’ils donnent un meilleur service par téléphone ou en personne?
L’approche que vous proposez me semble très bien, car elle permet de répondre à ce genre de question en fonction des priorités selon les besoins du client, et non selon les modes.
Parfois, souvent même, les réseaux sociaux seront un bon investissement. Mais pas tout le temps!
Un débat intéressant mais stérile, comme un combat entre coqs de villages… Personne n’a raison et tout le monde a raison; personne n’a tort et tout le monde a tort…
Les communications ne se résument pas à un recours à des moyens, quel qu’ils soient; elles trouvent leur sens dans la connaissance et la compréhension du comportement des clientèles cibles…
Les communications ont ceci de vrai qu’elle ne sont soumises à aucune panacée; elles évoluent simplement à un rythme que nous ne pouvons imaginer… Une fois ceci écrit, les communications ont déjà suffisamment évolué pour mener à un autre niveau…
Web 2.0, FB, Twitter et autres réseaux et médias dits sociaux sont déjà en retard sur l’évolution des communications… La seule constante, c’est que les communications ne peuvent vraiment s’exprimer ni avoir d’impact si on ne commence pas par apprendre à connaître la clientèle que l’on prétend joindre… Tous les moyens ont leur place en communication, qu’ils soient virtuels ou traditionnels; mais le point de départ demeure et demeurera toujours celui-ci : qu’est-ce que veut le client, lui?
@Josée Merci pour tes bons mots
@EtienneDenis Votre réponse semble beaucoup plus modérée que les propos tenu dans votre propre billet, je me trompe ? À moins que le but était de provoquer dans ce cas, c’est réussi 😉
@Sylvain Dionne Du point de vu d’un communicateur d’expérience probablement que le débat semble stérile et il est vrai que les partisans des médias sociaux resteront sur leur position tout comme ceux qui sont contre. Cependant, si on se met du côté de ceux qui se questionnent quant à savoir s’il devrait intégrer ces moyens de communications à leur pratique, les questions soulevées et les points abordés peuvent certainement les faire avancer dans leur réflexion, non ?
Je suis d’accord avec vous, si on analyse la situation sous l’angle des personnes qui se questionnent sur la pertinence du recours et de l’intégration des nouveaux médias… Là n’était pas la nature de mon propos; je suis nettement partisan de tout ce qui peut faire évoluer la communication virtuelle ou traditionnelle, comme je suis convaincu de l’importance d’un sain équilibre entre les deux… Ma question était, je vous le rappelle : Le client, que veut-il, lui? La communication n’est pas qu’un trip de communicateurs; elle est avant tout fondée sur les caractéristiques de la clientèle cible et sur les moyens dont elle dispose pour vraiment communiquer? En d’autres termes, prenons garde de commettre les mêmes erreurs qu’au début de l’éclosion du marketing où les experts se préoccupaient davantage des attentes de leurs clients que des besoins de la clientèle de leurs clients… De là est d’ailleurs née l’expression : Je peux vendre des frigidaires aux Esquimaux… Personnellement et professionnellement, je crois qu’on doit d’abord s’installer à la place du public cible, avant de décider pour lui quel sera le mode de communication et de commercialisation qui lui conviendra le mieux… Seul le client sait; nous, nous devons nous adapter, puis appliquer… 😉
À mon avis très humble, voilà ce qui peut vraiment faire avancer le débat… La considération constante du client; le reste ne devient que de la rhétorique de spécialistes et de technos…
Bref, la réflexion ne doit pas porter que sur les moyens et les messages, mais d’abord sur les clients…
En passant, j’adore votre blogue, un véritable lieu d’expression pour les passionnés de communication… Je crois que je suis sur le point d’en devenir accro…