Sur Twitter, Bruno Guglielminetti, passionné de Web et techno, a partagé un article français en lien avec les agriculteurs sur Twitter : Quand les agriculteurs cultivent Twitter: le tweet est dans le pré. Il s’interrogeait au sujet des agriculteurs du Québec. Merci à Édith Jolicoeur qui m’a informée de son interrogation parce qu’à la lecture de l’article, je n’ai pas pu m’empêcher de faire le saut lorsque j’ai lu la phrase suivante:
Quand on y réfléchit, c’est assez insolite de voir des agriculteurs utiliser Twitter. Sans vouloir être méchant, cela n’a juste aucun rapport, des secteurs complètement opposés, l’agriculture n’est pas une industrie connectée, et surtout n’en a pas besoin, c’est un business très codifié, B2B et avec une clientèle offline.
Il y a 2 points à retenir de cette information:
- Faire une affirmation de la sorte «l’agriculture n’est pas une industrie connectée», c’est mal connaître le secteur d’activité. GPS pour les travaux aux champs, conduite automatisée, drone pour surveiller les champs, médias sociaux pour rester connecté, gestion de l’entreprise avec le téléphone intelligent ou la tablette pour maximiser son temps, etc. De la plus simple des utilisations à la plus poussée, les agriculteurs sont connectés.
- Dire que les agriculteurs n’ont pas besoin de Twitter, c’est dire qu’ils n’ont pas besoin de réseauter!
Attention! Je ne dis pas que tous les agriculteurs devraient utiliser Twitter, loin de là. Mais une chose est claire, c’est que tout entrepreneur, qu’il soit agriculteur ou autre, a besoin de réseauter pour le développement de ses affaires. À cet effet, que dire de cette chronique où l’on explique que les agriculteurs en Ouganda améliorent leur culture grâce à la technologie cellulaire (à 4:20)! Pas besoin de posséder une entreprise immense pour profiter de ce que les nouvelles technologies offrent.
Ce qui me pose problème, moi, c’est qu’on fait croire à certains professionnels que Twitter va forcément leur apporter davantage de ventes, juste avec quelques tweets, en un claquement de doigts. Certains n’ont apparemment pas compris que les réseaux sociaux n’étaient pas faits pour tous les secteurs, surtout pas Twitter. Il faut simplement savoir que communiquer sur Twitter quand sa cible n’est pas connectée est inutile et une perte de temps.
Voilà une affirmation, tirée du même article, avec laquelle je suis d’accord: nos ventes n’augmenteront pas seulement avec quelques tweets. Par contre, je n’ai jamais vu Tweeter comme étant uniquement un outil de vente. C’est un outil de réseautage et un outil de veille informative en temps réel. Si son client n’est pas sur Twitter, le fournisseur peut l’être, l’économiste, le journaliste, l’autre agriculteur avec qui on peut partager des informations, etc.
Réseauter, que ce soit dans la vraie vie ou sur les médias sociaux, demande du temps. Une relation de confiance doit se bâtir. Effectivement, ça ne se réalise pas au bout de quelques tweets. Mais si vous éprouvez le besoin de bâtir un réseau de contacts pour vous informer, collaborer, échanger, être inspiré, influencer, convaincre, partager vos idées, etc., Twitter – ou un autre réseau social – peut être utile pour vous.
Et puis, à quoi sert un réseau de contacts sinon, au bout de compte, à vendre, acheter à meilleur prix ou service et trouver réponses à nos questions? C’est ça le développement des affaires!
Je crois bien que l’auteur s’est trompé (ou a voulu provoquer) à voir le nombre et la teneur des commentaires du coté de mes collègues agriculteurs français. Au Québec, l’agriculture est connectée, et ceux qui y voient des avantages veulent le partager!
Le 30 janvier, à Drummondville, je participerai à une table ronde avec Emmanuelle Ares et Benoit Descary lors du colloque sur les technologies de l’information pour l’industrie agricole et agroalimentaire.
Le 5 et 6 février, en compagnie de Frédéric Marcoux, je présenterai une conférence sur les médias sociaux et les nouvelles technologies en agriculture lors du colloque des producteurs laitiers à Mont Joli et Rimouski.
D’autres formations seront annoncées sous peu, toujours dans le secteur agricole et agroalimentaire.
Pas connecté? Dans tous les cas, l’intérêt pour l’être de plus en plus est très concret!
Pour information sur mon entreprise agricole:
MaltBroue.com
Facebook.com/MaltBroue
@MaltBroue
Bravo pour ce billet et ces précisions. En effet, pour connaître quelques personnes gravitant autour de l’agriculture, GPS et conduite automatisée sont assez impressionnants. Et tout comme toi, je ne crois pas que Twitter soit d’abord un réseau de vente, mais plutôt un réseau d’information; pour chercher de l’information et pour en transmettre. Celle que tu viens de publier aidera sans doute des gens à mieux comprendre le métier et ça, ça fait partie du marketing mix!
Merci pour ce commentaire. Je suis toujours étonnée de l’idée négative ou arriérée qu’on se fait de l’agriculture. Si je peux y apporter mon grain de sel, tant mieux!
Cindy, je suis tout autant choquée que toi. La relation de confiance dont tu parles en réseautage est d’autant plus facile à créer rapidement lorsqu’on oeuvre dans un secteur pointu où les liens sont tricotés serrés et les valeurs communes.
Un point qui relie tous les agriculteurs et intervenants liés au secteur agricole et qu’on travaille tous pour plus grand que soi et à faire valoir l’importance du secteur.
L’isolement est un défi de tous les jours.
On n’a qu’à suivre quelques conversations Twitter avec #agqc, #agchat et autres # ciblés pour saisir rapidement tout le sérieux des informations qui y sont échangées.
Lorsque vie personnelle et professionnelle ne font qu’un, le réseautage et l’échange d’information est continu. Pas de 9 à 5.
Merci de cet article. J’espère que M. Guglielminetti et ses homologues français viendront te lire grâce au pouvoir infini des rétro-liens!!!
À très bientôt 🙂
Bravo pour ce billet Cindy! Même dire que les consommateurs n’y sont pas… c’est faux. À la quantité de foodies, de restaurateur et autres professionnels en agriculture qu’il y a sur le web, il y a réellement des gens intéressés à entendre parler de la réalité des agriculteurs et des produits qu’ils cultivent!
À bientôt, je pense m’inscrire à la formation à Drummon, mon nouveau coin de pays!
Merci pour vos commentaires. Voilà une des raisons aussi pour la présence des acteurs agricoles sur le Web : l’éducation!
Au plaisir de te revoir Laurie-Anne et en savoir plus sur ce que tu fais maintenant. Je te croyais encore à Sherbrooke.
Bref, je peux vous affirmer que les agricultrices et les agriculteurs SONT sur les médias sociaux… et c’est pas juste pour jouer à Farmville croyez-moi! 😉
Ce que je déplore est que le nombre de fermes qui ont accès à une connexion internet haute vitesse se compte sur le bout des doigts, avant de parler d’agriculture «connecté» je crois qu’il faudrait commencer par les brancher convenablement.
@Rich – Je n’ai eu accès à internet haute vitesse qu’en 2008 et je sais que c’est encore limité dans bien des secteurs. C’est un frein incroyable au développement, vous avez raison! Et pas seulement pour l’agriculture! Par curiosité, puis-je savoir dans quel région vous êtes?
Le networking, dans tous les cas, concerne tout le monde, Twitter est une façon de se brancher à son réseau tout simplement.. En ce qui concerne l’apriori consistant à dire que l’agriculture ne serait pas connectée ou plus précisément qu’elle se serait pas «trop» concernée par la technologie c’est vraiment pas connaitre le secteur! L’agriculture est «le» secteur le plus prometteur pour les futures avancées technologiques, ya rien qu’à voir les projets de fermes verticales ou alors récemment j’ai eu l’occasion de visiter une exploitation dans en Normandie qui utilisait des drones pour arroser les champs et ceux-ci était programmés pour suivre un parcours définit par GPS! 😀
Bonjour,
Je suis tout à fait d’accord avec vous, une ferme est une entreprise comme les autres … et elle à besoin (entre autres) de se faire connaître, et quoi de mieux qu’Internet et ses réseaux sociaux pour cela?!
Geneviève