Une très intéressante chronique de Noémie Mercier sur la première chaîne de Radio-Canada m’a amenée à me poser cette question : suis-je narcissique ? Elle affirme que ceux qui sont les plus actifs sur Facebook sont narcissiques, preuve à l’appui. Mais ne montez pas sur vos grands chevaux tout de suite, prenez la peine d’écouter la chronique, elle est vraiment intéressante !
Mais revenons au narcissisme. Je trouve le mot un peu fort, mais c’est sans doute pourquoi je me questionne aujourd’hui. En psychiatrie, on dit que l’être narcissique est quelqu’un qui se pense si supérieur aux autres qu’il ne peut être compris que par des gens de haut niveau. On dit aussi qu’il exploite les autres pour ses propres fins et qu’il est hautain et qu’il manque d’empathie. OK, je pense qu’ici je peux affirmer sans me tromper que je ne suis pas narcissique du point de vue de la psychiatrie. (ouf !)
N’ayez crainte, je ne me lancerai pas ici dans une analyse complexe du narcissisme, mais mon Petit Larousse (oui, j’aime encore les bons vieux dictionnaires en papier) dit, plus simplement, que c’est de l’admiration de soi ou une attention exclusive portée à soi-même. Le seul mot qui me chicotte ici est le mot "exclusif", sinon, lorsqu’on parle "business", ne croyez-vous pas qu’il faut faire preuve de narcissisme ?
Je m’explique. Pour pouvoir vendre son idée, son projet, son service, il faut soi-même l’admirer cette idée, y croire à 100 milles à l’heure et être persuadé que c’est la meilleure. Sans cette admiration, le projet n’a pas raison d’être !
Les gens ont peur de se vendre et de dire que leur produit est le meilleur. Je le vois avec mes clients qui me disent parfois qu’ils ont peur d’avoir l’air de se vanter avec les mots choisis. Pourtant, n’est-ce pas la confiance dégagée par une personne, la certitude qu’elle transmet qui lui permet de convaincre, rassurer et finalement vendre son produit ? Le choix des mots est important.
À mon avis, la situation est la même sur les médias sociaux. Pourquoi utilise-t-on ces outils ? Parce qu’on veut être reconnu, que ce soit personnellement ou professionnellement. Et qui sont ceux qui sont reconnus le plus facilement ? Ceux qui n’hésitent pas à partager leurs états d’âmes, idées, questions ou informations. Ce qu’il y a de particulier derrière tout ça, c’est que dans nos réseau sociaux sur le web se trouve une grosse majorité de gens qui ne participent pas, mais qui observent attentivement.
Si moi, je suis narcissique, eux sont-ils voyeurs ?
Ramener l’utilisation de Facebook à la simple expression du narcissisme ou du voyeurisme me semble exagéré, voire elliptique.
Bien sur, assumer que des gens seront intéressés à lire ce qu’on y publie tient un peu de la vanité et certains utilisateurs démontrent assurément ce trait de caractère.
À une époque, énormément de gens tenaient un journal. Ils s’y racontaient leur vie, les petites ou grandes choses du quotidien. Étaient-ils narcissiques? Croyaient-ils leur vie si intéressante au point d’avoir à l’écrire, ne serait-ce que pour eux-même? Il s’agissait probablement plus du devoir de mémoire que de besoin d’épancher son ego.
Les réseaux sociaux remplissent ce même besoin pour plusieurs, soit de se raconter, soit de partager. La différence, aujourd’hui, c’est la possibilité pour tous d’interagir avec les évènements de la vie de chacun.
J’y vois plutôt un forum où chacun discute librement, un café-discussion permanent, un lieu de ventilation de l’esprit. Parce que le besoin de dialogue en est un qui n’est pas forcément lié au narcissisme.
Donc, non, je ne crois pas que tu sois narcissique, Cindy… 😛
En effet, je ne crois pas non plus 😉 Mais le parallèle à faire avec les affaires est intéressant. Beaucoup d’entrepreneurs peinent à vendre leurs produits et leurs services, alors imagine quand vient le temps de se vendre, ses talents et qualités. Il y a ici un blocage, les gens n’osent pas. Et je parle de vente, mais pour moi quand on fait du réseautage, c’est justement la promotion de soi que l’on fait. Quant à ceux qui utilisent ces réseaux dans un but uniquement social, j’aime bien ton analogie à un lieu de ventilation de l’esprit. Ça fait du bien de partager le fond de sa pensée, il faut cependant statuer sur la limite à ne pas franchir. Selon moi, il y a une limite légale, une limite personnelle et une limite temporelle : est-ce que ce que je dis aujourd’hui, je vais être prête à l’endosser encore dans 5 ans par exemple ? On laisse des traces et beaucoup n’en tiennent pas compte… Merci pour ton commentaire Émile.