Depuis un an, je donne des formations pour aider les gens à comprendre les médias sociaux et voir de quelles façons ça peut répondre à leurs objectifs d’affaires. Est-ce que tout le monde se met à utiliser les médias sociaux de façon efficace au lendemain de mes formations? Évidemment pas! Il s’en dégage quelques tendances que j’ai pu observer et que je m’amuse à appeler "courbes d’adoption des médias sociaux". Précisons que ces graphiques n’ont rien de scientifique, mais il est amusant d’essayer de voir dans quel graphique se retrouvent les gens autour de nous ou nous même naturellement! Pour ceux qui ont étudié le marketing ou le commerce, vous y retrouverez certainement une ressemblance avec les différents cycles de vie d’un produit.
Je mets l’accent sur ce graphique parce que c’est ce comportement qui obtient le plus de succès dans l’utilisation efficace des médias sociaux.
Beaucoup de personnes commencent au stade 1, c’est-à-dire qu’ils ne veulent rien savoir tout court des médias sociaux, rien savoir de Facebook pour faire des affaires ou encore rien savoir d’utiliser divers environnements du web 2.0 parce qu’ils n’ont pas le temps, ni l’intérêt pour ce changement.
2e étape : On en entend de plus en plus parler et en bon stratège, on se dit qu’il faudrait à tout le moins se mettre à jour pour au moins savoir de quoi on parle. C’est à ce moment-là que les gens décident de s’informer, de discuter ou de suivre des formations.
3e étapes : l’intérêt s’éveille! On se rend compte que ça peut nous être utile "cette affaire-là".
4e étape : wow! On découvre toutes les possibilités et là, on s’y met réellement. Tellement que…
5e étape : Ouf! On se rend compte qu’on passe beaucoup trop de temps à utiliser nos nouveaux outils. On s’est laissé aller par l’enthousiasme et on a oublié nos objectifs de départ. Est-ce grave docteur? Si on se rend à la 6e étape, ce n’est vraiment pas grave, c’est pendant cette période qu’on apprend le plus, qu’on développe ses réseaux et qu’on découvre d’autres possibilités.
6e étape : on revoit ses objectifs et on redevient raisonnable. C’est alors qu’on prend son air de croisière et qu’on réussit à intégrer l’utilisation des médias sociaux dans sa gestion de tâches quotidiennes.
C’est à ce moment qu’on est gagnant. En cours de route, on peut trébucher et ça donne ces autres graphiques :
Le feu de paille
L’enthousiasme est total au départ et on a l’impression d’assister à l’éveil d’une étoile montante sur les réseaux sociaux, mais aussi soudainement que cette personne est apparue, c’est aussi soudainement qu’elle disparaît. Souvent le propre de gens qui ont oublié la première étape de l’utilisation des réseaux sociaux : se fixer des objectifs.
Je suis obligé
On débute au stade du "je ne veux rien savoir" et puis un jour, on est désigné officiellement dans notre entreprise pour gérer la présence de celle-ci sur le web. On passe alors au stade "il faut que je m’y intéresse", mais une fois débuté, ça ne lève pas. On est là, mais c’est le calme plat et on obtient plus ou moins de résultats. Ou pire encore, la ligne est houleuse parce qu’on ne gère pas ça adéquatement vu notre manque d’intérêt.
Ce n’est pas pour moi
Après avoir passé les premiers stades, on décide tout simplement que ce n’est pas pour nous. Ces gens ont au moins le mérite d’avoir fait la démarche et pris la décision qui s’imposait selon leur réalité.
Le conservateur
On en voit encore beaucoup puisque ces nouvelles façons de communiquer viennent bousculer nos habitudes. C’est compréhensible. Mais j’ai beaucoup de respect pour ceux qui font au moins la démarche de s’informer et d’expérimenter avant de décider que ce n’est pas pour eux. Le conservateur va rester sur ses positions, voire même dénigrer les autres.
Alors, quel est votre graphique et à quelle étape êtes-vous rendu?
Billet juste et intéressant. On reconnaît les forces de la vulgarisatrice. 😉 Bravo.
J’ajouterais peut-être, bien qu’il soit rare, un cinquième profil dans la section inférieure… Je l’intitulerais «Le réaliste» qui se caractérise par une courbe ascendante progressive, peut-être quelques hauts et bas en cours de route.
C’est le profil de celui ou celle qui s’approprie graduellement les outils, qui réfléchit en même temps sur les retombées positives et négatives, qui ajuste le tir périodiquement, etc.
Il pourrait évidemment avoir une courbe descendante selon que son analyse le porte à croire qu’il y a plus à perdre qu’à gagner mais, comme je pense que c’est plutôt le contraire, je conserverais la tendance ascendante.. quitte à aplanir la progression légèrement.
Excellent article! À ce sujet, saviez-vous qu’il existe une quantité de gens qui ne prennent pas le temps d’installer leur présence sur les réseaux sociaux? Vive le travail de longue durée! Ça m’a pris 1 an avant d’obtenir des contrats grâce à Twtter et Facebook. Je suis stisfait du résultat!
@Cyrille Je suis tout à fait d’accord avec cette courbe suggérée. J’avoue que ce n’est pas tout le monde qui y trouve son compte dès le début, tout en sachant fort bien qu’ils pourraient s’y cacher un fort potentiel. Et si tu la suggères c’est sans doute que tu ne te reconnaissais pas dans les courbes suggérées 😉 Il en manque une aussi que j’ai déjà observée, c’est-à-dire que l’individu correspondait à la courbe de l’efficace, mais après plusieurs années à naviguer sur un air de croisière, il a décidé qu’il en avait assez, que ça ne correspondait plus à ses objectifs. L’efficace se terminait donc avec une courbe descendante. Enfin, j’imagine qu’on peut trouver autant de courbe qu’il y a d’individus aussi!
@Laurent Moi aussi je dirais que ça prit une bonne année avant d’avoir des contrats directement reliés à Twitter, mais j’ai obtenu des résultats autres bien avant ça et c’est sans doute pourquoi j’ai poursuivi. C’est pour moi un outil de travail puisque j’ai un vaste réseau à portée de clics pour m’aider à trouver des solutions dans mes préoccupations quotidiennes. Le temps, c’est de l’argent, j’y gagnais donc assurément quelque chose!
Bonjour Cindy,
Belle analogie avec la courbe d’adoption d’un produit. Je crois que le phénomène «ce n’est pas pour moi» qui mène à l’abandon (entre la phase 2 et 3) reste non négligeable malgré la croissance folle des médias sociaux dans le monde (Faute à un manque de vulgarisation sur les usages possibles des médias sociaux et donc d’une utilisation efficace doublée d’objectifs concrets).
Bonsoir Cindy,
Effectivement, très bonne analyse qui complète la fameuse infographie : The Four Stages of “Getting” Twitter ( http://andfaraway.net/blog/2010/06/21/the-four-stages-of-getting-twitter/)
De mon côté, je serais plutôt en étape 6 avec parfois de légers retours en étape 5 ;).
Je confirme bien tes 4 exemples de «sorties de route» pour les avoir rencontré.
Le pire cas étant le conservateur qui travaille dans une société adepte des feux de paille, qui l’a obligé à s’en charger alors que ce n’était pas pour lui.
Merci Philippe pour le lien vers l’article, c’est intéressant et très bien illustré!
excellent article
J’ai découvert votre blog grâce au site marketing internet
au plaisir
Merci pour votre commentaire. Avez-vous un lien vers ce site?
@cindy. Non je n’ai pas de liens vers ce site. Je l’ai découvert en début de semaine.
au plaisir de vous suivre sur twitter.
Excellent article, permettant une bonne approche à un facilitateur et/ou vulgarisateur.
Je m’empresse de le twitter…
@alexandre_regis
Article intéressant, j’ai bien aimé sur le premier graphique la notion de «Bon, là c’est trop» 😉