Manquer de courage, ça veut dire quoi? Périclès (495 à 429 av. J.-C.) disait que le secret du bonheur c’est la liberté et le secret de la liberté, c’est le courage. Quand on s’arrête pour y penser, c’est tellement vrai!
Alors, manquer de courage implique qu’on s’emprisonne nous-mêmes dans des situations qui briment notre liberté et donc nuisent à notre bonheur.
Pourquoi parler de courage?
J’ai été inspirée cette semaine par deux évènements : une conférence donnée par Isabelle Fontaine sur le courage et ma lecture du livre «Dépasser l’horizon» de Mylène Paquette.
Mylène Paquette est cette aventurière québécoise qui est la première personne des Amériques à avoir traversé l’Atlantique Nord à la rame, en solitaire.
Isabelle Fontaine est une experte en psychologie de la performance, fascinée par les mécanismes psychologiques, physiologiques et biologiques qui expliquent, entre autres, pourquoi on manque parfois de courage.
Évidemment, pendant la conférence d’Isabelle Fontaine, on ne peut faire autrement que de réfléchir à soi et se rappeler les situations où l’on a manqué de courage et celles où, au contraire, on a eu du courage! Les situations où l’on manque de courage sont, bien souvent, quotidiennes. Elles se pointent le bout du nez quand vient le temps de négocier, de s’affirmer ou de prendre une décision par exemple.
Un mélange d’admiration et d’incompréhension
Tout de suite après la conférence, j’ai lu le livre de la rameuse aventurière. Il présente des situations où elle a fait preuve de courage dans des circonstances où sa vie pouvait en danger. Je dois vous avouer que cela a pris plusieurs chapitres avant que j’arrête de me poser la question «pourquoi?» Et pourtant j’aime moi-même me dépasser! Mais pourquoi aller si loin dans le dépassement? J’étais ambivalente entre l’admiration et l’incompréhension…
Puis, tranquillement, j’ai fini par me reconnaitre dans ce livre et j’y ai reconnu les enseignements qu’Isabelle Fontaine nous partageait en conférence. Que ce soit au quotidien ou dans un dépassement extrême, les processus psychologiques sont les mêmes quand vient le temps d’affronter nos peurs.
Sommes-nous tous aventuriers?
Voici quelques phrases tirées de son livre; je suis certaine que vous reconnaitrez des situations où vous avez vécu exactement la même chose:
» Et c’est ainsi que, alors que je saute dans le vide, plusieurs se mettent à croire en moi.»
Sauter dans le vide, c’est s’engager. Un engagement fort crée de l’admiration autour de nous et c’est pourquoi les gens se mettent à croire en nous et à devenir nos alliés. Un leader doit d’abord faire le premier pas s’il veut que d’autres le suivent.
«J’ai de la fougue, de l’entrain, un enthousiasme certain et, surtout, j’ai une naïveté, celle de croire que tout est possible.»
C’est cette naïveté qui fait qu’on est fougueux et qu’on réussit à partager cette confiance autour de nous. Personnellement, quand j’ai démarré ma 1re entreprise, c’est ce qui a fait la différence pour trouver du financement. Je ne l’invente pas, ce sont les financiers qui me l’ont dit. Croire que c’est possible fait toute la différence.
«Il faut parfois avoir le courage de marcher sur la corde raide, sans filet de sécurité. C’est souvent en plongeant dans le vide que les solutions surviennent.»
Chaque fois que j’ai sauté dans le vide, j’ai eu peur avant, mais ce sont ces sauts dans le vide qui m’ont fait progresser. Je ne saute pas tout le temps. Parfois ma peur l’emporte, mais quand je prends le temps d’y réfléchir et de faire l’inventaire de «mes sauts», ils m’ont toujours permis d’aller de l’avant beaucoup plus rapidement et d’être fière de moi.
Est-ce que j’ai compris pourquoi cette aventurière avait ce besoin extrême de se dépasser? Finalement, est-ce vraiment important que je comprenne? L’important dans son message c’est qu’elle a vécu sa passion, avec ses tripes.
Et comme pour répondre à ce « pourquoi » que beaucoup se demandent, elle termine son livre en disant : « Si vous ne comprenez pas le pourquoi d’une telle aventure, fermez ce livre et écoutez votre intuition. »
C’est exactement ce qu’on oublie de faire lorsque le rationnel l’emporte et qu’il veut trouver une raison logique pour faire (ou ne pas faire) quelque chose.
Je vais revenir lire ce billet la prochaine fois qu’une peur me fera hésiter