Ce n’est pas moi qui le dis, c’est André Dion, ex-propriétaire de Unibroue et maintenant à la barre de la Ferme Guyon à Chambly. J’ai assisté à une conférence de cet homme d’affaires la semaine dernière.
S’adressant à un public composé principalement de brasseurs, André Dion a d’abord raconté l’histoire de Unibroue, une des microbrasseries pionnières au Québec (1991).
Pour ceux qui se demandent ce que je faisais là, vous comprendrez en étant informé que je porte deux chapeaux puisque je suis copropriétaire de MaltBroue, une micro-malterie pionnière au Québec.
Oserais-je prétendre que nous deviendrons aussi gros que les microbrasseries pionnières qui ont débuté leurs activités il y a 25 ans? Voyez ce que sont devenus les Brasseurs du Nord (1987), les Brasseurs GMT (1987) ou McAuslan (1989). Notre vision de départ n’était pas de devenir une multinationale, mais plutôt d’offrir des malts de spécialité produits au Québec avec de l’orge qui a poussé sur nos terres et d’en vivre.
Nous offrons des malts de spécialité à partir d’orge de chez-nous ou ayant poussé en terres québécoises et ces malts sont de qualité. Mais nous n’avons pas encore atteint le 3e point, c’est-à-dire d’en vivre.
Un peu fou d’être encore là? Peut-être oui, mais il reste que nous avons une terre agricole et que cette transformation nous permet de créer quelque chose d’unique tout en prenant soin de cette terre de 3e génération. Il y a donc beaucoup plus de passion derrière cette entreprise, que de raison, quoique nous croyons tout de même que nous avons raison de persévérer et l’avenir s’annonce intéressant.
Et puis, il y a de quoi être passionné dans un environnement tel que le nôtre 😉
L’avenir est à la PME
André Dion mentionnait que la mondialisation a rendu les gens beaucoup plus alertes face à ce qu’il y a dans les produits qu’ils consomment, ils veulent aussi en connaître la provenance. À notre façon, nous contribuons aux changements dans le secteur alimentaire et le secteur brassicole.
Pourquoi ne devons-nous pas être pessimistes? Selon l’homme d’affaires, l’avenir est à la PME, puisque, à l’image de ce que nous mangeons, nous voulons connaître les ingrédients, c’est-à-dire avec qui nous faisons affaires. Les relations humaines entre clients et fournisseurs sont, souvent, beaucoup plus faciles et vraies avec les PME que les multinationales.
Après tout, les entreprises ont toutes commencé quelque part et c’est plus souvent la passion qui les a hissées au sommet que l’argent ou les contacts. Ça, ça vient après.
Un article, racontant l’histoire des Brasseurs du Nord, citait la présidente, Laura Urtnowski et, en lisant ce qu’elle disait, on aurait cru nous entendre, en remplaçant quelques mots seulement :
«Quelle galère nous avons connue au départ! Les gens nous riaient au nez, les banquiers et les restaurateurs ne faisaient pas confiance à des jeunes dans la vingtaine. Imaginez, en plus nous leur parlions de bières brunes, ça en était fini!’
Remplaçons restaurateurs par brasseurs et bière brune par malt de spécialité et ça correspond pas mal à ce qu’on a vécu! La différence aussi est que les gens ne mettaient pas en doute les entrepreneurs, mais plutôt l’idée que nous avions. Beaucoup de futurs clients trouvaient notre idée géniale, mais doutaient de notre capacité à la réaliser. Écoutez! Personne n’avait produit de malt de spécialité au Québec avant! Ceux-ci sont importés principalement d’Europe où l’histoire brassicole est vieille comme le monde.
Espérons que, comme Laura Urtnowski, nous aurons le vertige dans 15 ans, en regardant tout le chemin parcouru!
Bonjour Cindy,
le Malte, la bière quelle boisson rafraîchissante, je vois que ça marche aussi bien au Canada qu’en France!
Ceci dit il est vrai que bien souvent les partenaires ne croient pas au projet qu’on leurs propose, notamment les banquiers.
Lorsque j’avais a repris mon négoce carrelage sanitaire, les banquiers avaient du mal à croire à cette reprise.
J’ai du créer un prévisionnel béton pour persuader mon banquier, mais aussi mes fournisseurs. Le chiffre a été doublé dans la première année parce que j’y croyais, parce que j’allai de l’avant.
Le conseil à tous les entrepreneurs concernés intègre leurs idées et d’essayer de les mettre en pratique, c’est la seule façon d’avancer.
À bientôt 😉
Éric