Je déroge de mes sujets habituels pour vous parler d’entrepreneuriat et de mes enfants. Je dois vous dire que je m’amuse follement à les regarder aller et j’ai le goût de vous raconter !
Évidemment, vous comprendrez qu’avec des parents entrepreneurs, ça peut difficilement faire autrement que d’intéresser nos 3 enfants à l’idée de faire des affaires.
L’opportunité d’affaires
Samedi matin, une femme vient frapper à notre porte pour savoir si nos enfants voulaient prendre la relève de son commerce de vers de terre.
Mon conjoint la regardait, sceptique, croyant qu’aucun des enfants ne serait intéressé par ça. Ma fille s’est pourtant manifestée. On aurait dû y penser: les insectes et la nature, elle aime ça!
La mise sur pied de l’entreprise et les profits
En une heure, elle avait mis sur pied sa petite business:
- Ses outils de travail: plats de margarine et yogourt vides, bêche et râteau, bottes de pluie et gants;
- Ses employés: son petit frère et le voisin;
- Surmonté sa gêne pour appeler son 1er client, référé par l’ancienne «propriétaire»;
- Établi son prix de vente;
- Obtenu sa 1re commande: 300 vers de terre pour dans 4 jours!
C’est à ce moment que je lui ai fait comprendre que, en tant que chef d’entreprise, elle aurait plus de travail à faire que ses employés. Elle devait donc garder un montant d’argent pour elle sur chaque vente, avant de payer ses employés. Vous auriez dû voir son sourire. Elle venait de comprendre la notion de profit.
La productivité
Après 30 minutes de recherches, mon plus jeune n’avait déniché qu’un seul ver de terre. Il était découragé puisque sa soeur en avait 10. L’heure du lunch a donc servi à trouver des solutions. On lui a expliqué que nous, avec notre entreprise agroalimentaire, il y a bien des choses qu’on fait ou qu’on faisait, qui prennent du temps, qui sont ennuyantes et pas payantes. On essaie alors d’améliorer les choses en trouvant des solutions et on lui a donné quelques exemples auxquels il peut référer puisqu’il nous voit aller.
Il a donc décidé d’élever ses vers de terre. Ils font du vermicompostage à l’école, donc il sait comment s’en occuper. À court terme, il n’aura pas d’argent, mais à long terme il aura beaucoup de vers de terre sans avoir à les chercher sous la pluie et il aura même la possibilité de développer des produits connexes : du bon compost pour les jardiniers et des colonies de vers de terre pour ceux qui veulent commencer le vermicompostage. Il a même ajouté: «je vais pouvoir leur expliquer comment faire!» Et le voilà devenu un intrapreneur !
Mêler lombricompostage et lombriculture, c’est possible? Les vers pour la pêche, c’est la même chose que ceux pour le compostage? Ça lui fera de beaux sujets de recherches 😉
MISE À JOUR 2: Ce n’est pas possible. Du moins pas comme il le pensait au début. Que c’est beau de les voir apprendre 😉
Les ressources humaines
Dans l’après-midi, ma fille a aussi compris que si elle sait bien s’entourer, ce sera beaucoup plus facile. Elle ne connaît rien aux vers de terre. Dix vers en 30 minutes et elle doit en amasser 300. Stress en vue pour répondre à la demande! Mais en après-midi, après 20 minutes avec le voisin, c’est 69 vers de terre qui venaient s’ajouter à sa récolte ! Lui, il connaît ça les vers de terre !
Les investissements
Le grand frère a appris l’existence de l’entreprise le lendemain. Lui qui vient de mettre fin à ses activités entrepreneuriales de vendeur de café après 1 ½ an (merci pour la collaboration café-vrac !), pourquoi se contenter d’être seulement employé? Oui, il va ramasser des vers de terre, mais il veut aussi investir dans l’élevage de lombrics de son petit frère. Pour chaque ver qu’il apportera à l’élevage, il récoltera le prix de 2 vers lors de la vente. Si l’idée d’élevage avait fonctionné, il serait ainsi devenu associé.
La persévérance
Je n’ai aucune idée comment tout ça va tourner, mais ils ont tous les ingrédients pour réussir ! Il restera à voir s’ils sont capables de faire preuve de persévérance. Ça aussi, ça fait partie des leçons de l’entrepreneuriat.
Avez-vous une histoire d’entrepreneuriat avec vos enfants? Pensez-y la prochaine fois qu’ils arriveront avec «une idée de fou» 😀
MISE À JOUR 1: Pour la petite histoire, le lendemain, ils en avaient déjà plus de 500 !
Je trouve que c’est une leçon à apprendre aux enfants dès leur plus jeune âge : savoir oser s’investir. Que ce soit pour le profit ou non, leur apprendre à avoir un objectif commun et s’y adonner ensemble. Personnellement, je pousse mes petits à faire des choix, à faire leur propre expériences et non à les retenir.
Je trouve ça inspirant. Merci de partager cela avec nous. 🙂
Bonjour Cindy,
Merci pour cet excellent article !
Je suis totalement d’accord avec ton dernier point : la persévérance !
Peu importe l’âge ou le projet, la persévérance est un facteur clé dans la réussite.
Même si ce n’est pas facile, j’essaie de faire de chaque difficulté une force. Un peu comme les écologistes. Je pense d’ailleurs que tu devrais t ‘en inspirer : http://motiv-expertlexpertdelamotivation.blogspot.be/p/quest-ce-que-lecologie-peut-vous.html
Bonne soirée et encore merci pour l’article,
Alexandre Bardiaux