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Prisme de la conversation


François Guité, conférencier – Crédit Photo : Sylvain Bérubé

Bien que n’étant pas du monde de l’éducation, j’ai participé à l’événement intitulé Clair 2011 – pour voir l’éducation autrement, qui en était à sa 2e édition. Sous forme d’un BarCamp, l’événement regroupe des éducatrices et éducateurs qui réfléchissent sur ce que permettent les outils du Web 2.0 dans l’enseignement.

J’ai déjà donné mon point de vue de parent et d’acteur de la communauté dans un billet publié sur le blogue de la Belle et la Bête du portail Web de l’hebdomadaire InfoDimanche. Puisque vous êtes certainement vous-même l’un ou l’autre, parent ou acteur dans votre communauté, je vous invite à le lire et le commenter si le coeur vous en dit L’avenir de nos enfants à l’ère du web 2.0.

Sur mon blogue personnel, j’aimerais y aborder un aspect qui me touche plus particulièrement au niveau professionnel : l’entrepreneuriat et le monde des affaires.

Nous n’étions que quelques entrepreneurs parmi cette foule d’éducateurs, mais parmi cette foule d’éducateurs, on en trouvait aussi quelques-uns qui combinent les deux passions et qui roulent une entreprise tout en enseignant, ou qui sont d’anciens enseignants et maintenant en affaires. On pourrait croire que le pont est fait entre les deux mondes et pourtant… ce n’est pas toujours l’impression que j’ai eue pendant l’événement.

Et ce constat va des deux côtés, alors je n’ai pas de reproches pour un plus que pour un autre.

Le monde des affaires

La nouvelle de l’heure est que le Québec manque d’entrepreneurs, une situation alarmante on le sait. On entend parler plusieurs spécialistes de la question qui ont tous une solution à proposer pour augmenter le nombre d’entrepreneurs au Québec. À un moment donné, j’ai eu le goût de les inviter à venir voir ce qui se passe à Clair. C’est beau les consultations et les ressources d’aide pour ceux qui débutent, mais encore faut-il que l’étincelle soit semée dès le plus jeune âge! Est-on allé voir sur le terrain? La réalité des entrepreneurs de demain ne sera VRAIMENT pas celle de ceux d’aujourd’hui.

On vit dans un monde en changement constant. Est-ce qu’on apprend à gérer le changement, voire à aimer le changement? Même en tant qu’entrepreneur, supposément un agent de changement, quand les affaires commencent à bien aller, combien d’entre nous oublient d’avoir une vision à long terme? On entre dans une zone de confort et… c’est confortable.

Les gens du Québec ont déploré l’absence d’un représentant du Ministère de l’Éducation (MELS) de notre province alors que cinq représentants du Ministère de l’Éducation du Nouveau-Brunswick y était, et qui plus est, ils n’y étaient pas en simple observateur mais y ont eu une participation très active.

J’irai plus loin que ça, le Ministère du Développement Économique (MDEIE) devrait aussi s’intéresser à comment allumer les jeunes à développer l’économie de demain. Les chefs d’entreprises devraient y jeter un oeil aussi pour comprendre quel genre de jeunes ils auront besoin dans l’avenir pour assurer la relève de leur entreprise.

Bon, voilà que je prends un ton éditorialiste ou politique, qui aurait cru…!

Le monde de l’éducation

Ouf! Ces trois jours passés à Clair étaient un vrai laboratoire d’observation de la réalité des enseignants d’aujourd’hui. J’étais en présence de gens passionnés de leur métier, mais qui doivent se battre constamment pour instaurer le moindre petit changement dans leur façon de faire. Un événement comme Clair 2011 leur permet d’aller chercher l’énergie nécessaire pour continuer. Ils constatent qu’ils ne sont pas seuls et que leurs idées, d’autres les ont eues, ils ne sont donc pas fous d’y croire!

Mais comment former des jeunes à aimer le changement si rien ne change dans nos écoles?

Et vous savez, la zone de confort, même le plus innovant des enseignants l’a aussi. Quand l’idée a été lancée par un autre entrepreneur présent sur place, Luc Gendron,d’amener de plus en plus de chefs d’entreprises à cet événement l’an prochain afin d’aider la communauté éducative à faire pression auprès des instances décisionnelles pour instaurer une culture de changement dans les écoles, le langage non-verbal fut éloquent.

J’ai vu qu’on venait de frapper un mur auprès de certains éducateurs, pourtant innovateurs et ouverts.
La construction du pont n’est pas totalement terminée.

Et l’intérêt pour en terminer la construction doit être semé, à mon avis, parce que je pense que l’un a besoin de l’autre et vice et versa. C’est en bousculant l’ordre établi qu’on apporte parfois un vent de changement, mais pour l’instant, le fossé n’est pas comblé.

Faites circuler ce billet auprès de vos relations en éducation, j’aimerais bien savoir ce qu’elles en pensent. Et vous qui êtes peut-être en affaires, avez-vous le goût de compléter la construction du pont?